
Une refondation populaire pour sauver la gauche
Le désert avance. La progression des idées de la réaction, dans l’ensemble des sociétés occidentales, ne semble pour l’instant rencontrer sur son chemin que l’effroi surjoué des forces de progrès, bien incapables d’endiguer ce que d’aucuns considèrent comme une défaite annoncée.
Dans quelques semaines s’ouvrira un congrès décisif pour l’histoire du socialisme comme celui de la France, le plus important depuis 1971. Rien ne serait plus désastreux que la sinistre réédition du congrès de Marseille, l’affichage de haines recuites sous couverts de désaccords idéologiques surjoués, laissant un parti exsangue qui ne produit aucune idée nouvelle depuis 2012, ne forme plus ses militants, n’a plus de vraie résonnance dans le pays si ce n’est la réputation et l’ancrage de ses élus sur le terrain.
Nous voulons tracer la voie d’un nouveau socialisme. Regénéré par les mouvements sociaux du XXIe siècle, dont celui des gilets jaunes comme des manifestations anti-racistes des quartiers populaires, ce nouveau socialisme doit prendre la question populaire à bras le corps. Un socialisme qui ne rougit pas de parler aux travailleurs, qui ne craint pas de défendre les services publics, qui ose affronter ses propres démons et fautes passées. Un socialisme qui réconcilie justice sociale et patriotisme économique, qui protège les industries stratégiques sans tomber dans le piège du nationalisme. Un socialisme qui embrasse la transition écologique, non comme une contrainte, mais comme une opportunité : celle de créer des emplois durables, de revitaliser les territoires, de construire un avenir où l’homme et la nature ne seront plus ennemis dans la conception des politiques environnementales. Ce socialisme-là, loin d’être une relique du passé, est une nécessité vitale pour l’avenir.
Plus que jamais, nous sommes déterminés à reconstruire un grand parti de gauche sur de nouvelles bases, capable de construire un programme crédible et populaire pour gagner en 2027.