Le congrès du nouveau socialisme

Le désert avance. La progression des idées d’extrême-droite, dans l’ensemble des sociétés occidentales, ne semble pour l’instant rencontrer sur son chemin que l’effroi surjoué des forces de progrès, bien incapables d’endiguer ce que d’aucuns considèrent comme une défaite annoncée.

Le pays de la grande révolution se donnera-t-il, lui aussi, librement, à l’extrême-droite à laquelle il s’est toujours refusé ? L’élection présidentielle de 2027 ne pourra pas être sauvée par une nouvelle candidature centriste s’inscrivant dans la continuité de la politique désastreuse menée depuis dix ans. Les Français voulant l’alternance doivent pouvoir trouver l’espoir d’une autre politique répondant à leurs aspirations. Seule la gauche peut empêcher l’effondrement politique et moral que représenterait l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national. Seul le Parti socialiste dispose de la force et de la crédibilité nécessaire pour relever ce défi.

Dans quelques semaines s’ouvrira un congrès décisif pour l’histoire du socialisme comme celui de la France, le plus important depuis 1971. Rien ne serait plus désastreux que la sinistre réédition du congrès de Marseille, l’affichage de haines recuites sous couverts de désaccords idéologiques surjoués, laissant un parti exsangue qui ne produit aucune idée nouvelle depuis 2012, ne forme plus ses militants, n’a plus de vraie résonnance dans le pays si ce n’est la réputation et l’ancrage de ses élus sur le terrain.

Cadres du Parti socialiste issus de ses trois courants, nous voulons aujourd’hui tracer la voie d’un nouveau socialisme.

Regénéré par les mouvements sociaux du XXIe siècle, dont les Gilets jaunes, les luttes féministes et les manifestations anti-racistes des quartiers populaires, ce nouveau socialisme doit prendre la question populaire à bras le corps. Un socialisme qui ne rougit pas de parler aux travailleurs, qui ne craint pas de défendre les services publics, qui ose affronter ses propres démons et fautes passées. Un socialisme qui réconcilie justice sociale et patriotisme économique, qui protège les industries stratégiques sans tomber dans le piège du nationalisme. Un socialisme qui embrasse la transition écologique, non comme une contrainte, mais comme une opportunité : celle de créer des emplois durables, de revitaliser les territoires, de construire un avenir où l’homme et la nature ne seront plus ennemis dans la conception des politiques environnementales.

Ce socialisme devra également mettre toute ses forces pour faire triompher les combats féministes. Si nous ne faisons rien, les droits des femmes pourraient connaître un recul historique face aux forces réactionnaires qui, avec le soutien de quelques milliardaires, ne reculent plus devant rien, ni l’instrumentalisation mensongère, ni les flots de haine masculinistes. Pour gagner la bataille, nous devons leur opposer un féminisme populaire, qui fera de l’égalité réelle le cœur de son combat. Comme l’ont rappelé les milliers de femmes mobilisées sur les ronds-points en 2018, sans justice sociale, le féminisme est un mot creux. Le Parti socialiste auquel nous voulons appartenir se battra pour les mères célibataires, pour l’égalité salariale, contre les discriminations sexistes, et fera de la lutte contre les violences faites aux femmes sa priorité.

Ce socialisme-là, loin d’être une relique du passé, est une nécessité vitale pour l’avenir. Le Parti doit rompre avec le modèle pyramidal et revenir à une organisation de terrain, ancrée dans les quartiers populaires, les petites villes, les zones rurales. Il doit prendre toute son inspiration dans les politiques d’avant-garde mises en place par nos élus locaux.  Il doit redonner la parole aux syndicats, aux associations, à tous ces corps intermédiaires qui font le lien entre les citoyens et l’État. Il doit reconstruire une coalition large, intégrant les classes populaires, les précaires, les classes moyennes fragilisées. Il doit, enfin, répondre à la question de l’identité et de la nation, non en cédant au nationalisme, mais en proposant un patriotisme civique, fondé sur la justice sociale et le bien commun.

Pour incarner le renouveau et l’espoir, le Parti socialiste devra être à l’image de la France qu’il défend. Alors que la classe politique s’enferme dans un entre-soi mondain coupé des réalités, nous devons bâtir un grand parti où ouvriers, employés, enseignants, soignants, étudiants, habitants des quartiers populaires comme des territoires ruraux puissent trouver leur place et faire entendre leur voix. Un parti qui se veut populaire doit refaire de la politique un lieu vivant, accessible et désirable. Il doit être à l’image du peuple, en partager les batailles, les espérances et les visages. C’est à ce prix que nous rendrons le Parti socialiste attractif, crédible et capable d’entraîner à nouveau

Plus que jamais, nous sommes déterminés à reconstruire un grand parti de gauche sur de nouvelles bases, capable de construire un programme crédible et populaire pour gagner en 2027.

Les premiers signataires :

  • Fatima Yadani, trésorière nationale du Parti socialiste
  • Philippe Brun, député de l’Eure
  • Jean-Paul Jeandon, maire de Cergy, président de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise
  • Jérôme Guedj, député de l’Essonne
  • Laurence Rossignol, sénatrice du Val-de-Marne
  • Rafika Rezgui, maire de Chilly-Mazarin
  • Mickaël Vallet, sénateur de Charente-Maritime
  • Nadège Azzaz, maire de Châtillon, conseillère régionale
  • Willy Bourgeois, premier secrétaire de la fédération du Jura, vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté
  • Laurent Cathala, maire de Créteil, président de Grand Paris Sud Est Avenir
  • Jean-Pierre Cochet, adjoint au maire de Marseille
  • Stéphane Cordier, premier secrétaire de la fédération d’Eure et Loir
  • Romain Eskenazi, député du Val d’Oise
  • Justine Guyot, maire de Decize, vice-présidente du département de la Nièvre
  • Eric Houlley, maire de Lure, vice-président de la région Bourgogne-Franche Comté   
  • Samira Laal, secrétaire nationale du Parti socialiste au handicap et à l’inclusion
  • Sylvain Mathieu, premier secrétaire de la fédération de la Nièvre, conseiller régional de Bourgogne-Franche Comté
  • Anthony Perrin, conseiller départemental de Meurthe-et-Moselle, secrétaire de la section de Nancy
  • Stéphane Raffali, maire de Ris Orangis, conseiller départemental
  • Vincent Véron, premier secrétaire de la fédération de l’Orne
  • Vincent Verbavatz, secrétaire de la section du 14e arrondissement de Paris
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